Quand l’anxiété mène à l’hypervigilance… ou vice versa

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Rédigé par Isabelle V. et publié le 19 septembre 2017

Vous sursautez au moindre bruit ? Une phrase anodine dans la conversation vous met la puce à l’oreille ? Peut-être souffrez-vous d’hypervigilance. Ce syndrome se définit comme un état d’alerte permanent. L’hypervigilance a pour but de prévenir un danger (réel ou supposé) et se retrouve fréquemment chez les personnes souffrant d’anxiété.

hypervigilance

L’hypervigilance : un système de défense exacerbé

Pour nos ancêtres, la vigilance était une question de survie, afin, par exemple, de détaler devant un prédateur. De nos jours, s’il est rare de croiser un ours au coin de la rue, le danger est toujours présent et un minimum d’attention s’impose. Cependant, parfois, la machine s’emballe et la vigilance vire à l’hypervigilance.

Les personnes hypervigilantes sont hypersensibles à leur environnement. Leur cerveau sur-analyse et sur-réagit à cet environnement et ces supposées menaces. Elles anticipent continuellement un potentiel danger et leurs sens sont toujours en alerte.

L’hypervigilant peut sur-réagir à un danger physique (un bruit soudain, une voiture qui arrive un peu vite), mais aussi un événement survenant au cours d’une relation humaine (Il a froncé les sourcils = il ne m’aime pas).

A savoir ! L’hypervigilance n’est pas de la paranoïa : le paranoïaque est délirant, l’hypervigilant est juste sur ses gardes. De plus, le paranoïaque vit son délire dans le présent sans avoir conscience d’être malade alors que la personne hypervigilante est dans l’anticipation, et lucide sur son malaise sans arriver cependant à y remédier.

Les personnes hypervigilantes ont tendance à crier ou sursauter lorsqu’elles sont surprises. Elles épient leur environnement, évitent les endroits bondés. Elles sur-analysent les situations et imaginent toujours le pire. Dans les relations sociales, elles se révèlent hypersensibles au ton et aux expressions de leur interlocuteur, prenant tout personnellement.

En général, ces comportements d’hypervigilance sont peu gênants, mais dans les cas sévères ils peuvent mener à des comportements obsessionnels, des difficultés dans les interactions humaines voire un retrait social.

Anxiété et hypervigilance : de la poule ou de l’œuf…

L’hypervigilance peut être un symptôme de :

Mais on le rencontre aussi chez les personnes souffrant d’anxiété. L’hypervigilance des personnes anxieuses a surtout tendance à se manifester lors de situations nouvelles.

Cependant, les chercheurs ne sont pas tous d’accord sur qui précède qui : est-ce l’anxiété qui conduit à l’hypervigilance ? Ou d’être toujours en alerte qui provoque le trouble anxieux ?

A savoir ! En 2009, une expérience réalisée sur une lignée de rats hypervigilants avait démontré qu’ils étaient également plus susceptibles de développer une anxiété.

En dehors d’une affection psychiatrique sous-jacente, l’hypervigilance peut se traiter par des méthodes douces comme la relaxation ou le yoga. Une psychothérapie, permettant un travail sur soi et de relativiser les dangers hypothétiques, peut aussi se révéler utile.

Isabelle V., journaliste scientifique.

– Hypervigilance : symptoms and treatment – Medicalnewstoday – Lana Burgess. 07 setptembre 2017.