Attentats : qui est concerné par le stress post-traumatique ?

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Rédigé par Hadrien V. et publié le 22 mars 2016

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L’état de stress post-traumatique (ESPT) est généré après avoir assisté directement à un évènement choquant. Souvent mis de côté, les patients atteints d’ESPT ne souhaitent pas témoigner de leur souffrance par sentiment de culpabilité ou par respect pour les défunts et leurs familles.

Les situations à risque élevé

Contrairement à une idée répandue, l’ESPT est connu depuis des milliers d’années. Tabou dans la société d’avant-guerre, le stress post-traumatique a été étudié après le constat d’un nombre élevé de traumatisés issus des tueries de masse au début du 20e siècle.

Un ESPT survient après avoir été témoin d’un évènement traumatisant, mais n’ayant pas entraîné de blessure physique importante. Un évènement peut générer une peur intense ou un sentiment d’impuissance pouvant marquer profondément l’esprit du témoin.

La communauté médicale internationale a défini 4 types de situations à risques pour l’ESPT :

  1. Les scénarios de guerre ou de terrorisme (fusillade, prise d’otage)
  2. Les agressions violentes (menace avec arme, agression sexuelle, vol avec violence)
  3. Les catastrophes collectives (émeute, manifestations agressives)
  4. Les catastrophes naturelles (séisme, raz-de-marée, ouragan, volcanisme)

Les études existantes estiment la prévalence de l’ESPT à environ 10% parmi les personnes touchées par un évènement traumatisant. Il peut apparaître à tout âge (y compris chez l’enfant), avec une légère prédominance chez les femmes.

Attentats : Le stress a un délai de latence

En général, les premiers symptômes apparaissent et persistent moins de trois mois après l’évènement (ESPT aigu). S’ils sont prolongés dans le temps, l’ESPT est dit chronique. Cette différence varie d’un individu à l’autre selon l’intensité du choc ressenti et le profil de la victime.

Dans certains cas, les signes se manifestent avec plus de six mois de retard. On parle alors de survenue différée.

L’ESPT se manifeste progressivement

Les signes cliniques apparaissent quand l’individu associe les stimuli du quotidien à ceux de l’évènement traumatisant ou quand l’esprit ressasse une scène choquante. Cela se traduit par des cauchemars à répétition, des « flash-back », ou encore la survenue d’émotions intenses dans un environnement a priori sécurisé.

Le terme de « stress » prend tout son sens : pendant plusieurs mois, les personnes touchées décrivent un phénomène d’épuisement chronique. Le sentiment de méfiance, d’alerte ou d’anxiété peut grandir et modifier peu à peu les réactions du sujet au quotidien. Il n’est pas rare que l’entourage décrive une « modification de la personnalité » des individus atteints.

Et après ?

Dans les cas persistants, l’ESPT peut entrainer différents troubles anxieux. Parmi eux, on identifie :

L’association à d’autres troubles psychiatriques peut accélérer et aggraver les symptômes de l’ESPT :

Dans la grande majorité des cas, la prise en charge et le soutient de l’entourage aident les traumatisés à développer une démarche sécuritaire. L’incitation à la prise de parole, la compréhension et la consultation de professionnels de santé sont des facteurs clés dans le rétablissement de ces victimes collatérales. Les traitements sont majoritairement axés sur des solutions non médicamenteuses.

Hadrien V. Pharmacien


Sources :
« ESPT ». Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Consulté le 22/03/2016
C. Finsterwald.« From Memory Impairment to Posttraumatic Stress Disorder-Like Phenotypes: The Critical Role of Unpredictable Second Traumatic Experience ». Consulté le 22/03/2016