Magnésium et anxiété : Quels sont ses bienfaits ?

Actualités patients

Rédigé par L'équipe Santé sur le Net et publié le 26 mai 2025

anxiété

Qu’est-ce que le magnésium ?

Le magnésium est un minéral vital pour l’organisme, et pourtant, il reste largement sous-estimé. Invisible à l’œil nu, il agit pourtant en coulisse dans presque toutes les fonctions de base du corps. Il est présent dans nos os, nos muscles, notre cerveau, et jusqu’au cœur même de nos cellules. Sans lui, pas d’équilibre, pas de stabilité, pas de sérénité possible.

Rôle du magnésium dans l’organisme

Le magnésium participe à plus de 300 réactions enzymatiques essentielles : il régule la pression artérielle, participe à la solidité des os, au bon fonctionnement musculaire et assure un rôle central dans la transmission nerveuse. C’est un stabilisateur biochimique. Il intervient aussi dans la régulation du calcium et du potassium, deux électrolytes fondamentaux pour la santé cardiovasculaire. Le magnésium n’agit pas seul, mais comme un chef d’orchestre discret : quand il manque, tout se dérègle.

Magnésium et système nerveux

Le magnésium agit comme un frein naturel dans le système nerveux central. Il aide à moduler l’excitabilité neuronale, limitant les décharges intempestives qui mènent à la nervosité, l’irritabilité, voire aux crises d’angoisse. Lorsqu’il est en quantité suffisante, les influx nerveux sont mieux régulés : les tensions diminuent, la réactivité émotionnelle s’apaise. C’est là que le magnésium devient intéressant : il n’endort pas, il rééquilibre. Et c’est cette action régulatrice qui lui confère son effet protecteur face à l’anxiété.

Fonctionnement énergétique du magnésium

Chaque cellule de notre organisme utilise une forme d’énergie appelée ATP (adénosine triphosphate). Le magnésium est indispensable pour activer cette molécule. Sans lui, pas d’énergie, pas de contraction musculaire correcte, pas de récupération efficace. En période de stress, où la demande énergétique s’accroît, les besoins en magnésium explosent. Et si l’apport ne suit pas, l’organisme s’épuise plus vite. La fatigue chronique, bien connue des personnes stressées, est souvent le reflet silencieux d’un déficit.

Le stress et l’anxiété

Vivre à contretemps, courir après les délais, subir la pression : le stress est devenu un état quasi-permanent. Or, cette surcharge émotionnelle n’est pas anodine pour le corps. Elle agit comme une pompe à nutriments, et en tête de liste : le magnésium.

Impact du stress sur la santé

Le stress, à la base, est une réaction d’adaptation. Un entretien important, une dispute, un examen… et hop, l’adrénaline s’emballe, le cœur s’accélère, les muscles se tendent. À court terme, c’est une réponse utile. Mais sur la durée, ce mécanisme s’épuise. Le système nerveux est saturé, l’organisme entre en mode défense permanente. Cela se traduit par une fatigue intense, des troubles de l’humeur, une baisse de l’immunité, des tensions musculaires, des problèmes digestifs et des insomnies.

Relation entre stress et carence en magnésium

Le stress chronique augmente l’excrétion urinaire de magnésium. Plus on est stressé, plus on en perd. Et moins on en a, plus le système nerveux s’emballe. C’est le cercle vicieux typique : l’anxiété épuise les réserves de magnésium, la carence accentue l’anxiété. Cette boucle infernale est bien documentée scientifiquement. Dans les cas de stress chronique, les apports alimentaires classiques ne suffisent souvent plus à compenser la perte.

Les bienfaits du magnésium sur l’anxiété

Le magnésium n’est pas un anxiolytique au sens médical du terme. Mais il agit comme une barrière douce, naturelle, contre les débordements de l’anxiété légère à modérée. Il aide à reprendre le contrôle, en douceur.

Magnésium et qualité du sommeil

Le magnésium favorise l’endormissement et améliore la qualité du sommeil, en particulier lorsque l’insomnie est liée à l’anxiété ou à un stress modéré. Il n’a pas d’effet sédatif fort, mais en calmant le système nerveux, il prépare le terrain à un repos plus profond et réparateur. Les effets ne sont pas immédiats : une cure bien conduite sur plusieurs semaines permet d’en ressentir les bénéfices.

Sources naturelles de magnésium et recommandations de dosage

Le magnésium ne se stocke pas. Pas de réservoir magique dans l’organisme. Il faut donc en apporter chaque jour, par l’alimentation ou, en cas de besoin, par une supplémentation ciblée. Cela paraît simple, et pourtant, une large partie de la population est en déficit. La faute à une alimentation trop raffinée, trop transformée, et à un mode de vie qui épuise les réserves sans jamais les recharger.

Aliments riches en magnésium

Pour ceux qui préfèrent la fourchette à la gélule, la nature a bien fait les choses : elle a caché le magnésium dans des aliments simples, bruts, savoureux. L’idée n’est pas de compter les milligrammes à chaque bouchée, mais d’avoir les bons réflexes, tous les jours.

Aliments marins

Les fruits de mer sont souvent oubliés quand on parle de magnésium, et pourtant, moules, palourdes ou bigorneaux contiennent des taux intéressants. Le magnésium marin, présent dans ces produits, est bien assimilé, en plus d’apporter d’autres oligo-éléments comme l’iode ou le sélénium. Les poissons gras (maquereau, sardine, hareng) en fournissent aussi, avec un bonus : les oméga-3, qui participent à l’équilibre émotionnel.

Fruits et légumes

Du côté végétal, ce sont surtout les légumes verts à feuilles (comme les épinards) qui remportent la palme. Pourquoi ? Parce que le magnésium est au cœur de la chlorophylle, ce pigment qui donne leur couleur aux plantes. On le retrouve aussi dans les avocats, les bananes, les légumineuses (pois chiches, lentilles), les oléagineux (amandes, noix de cajou), et dans le roi des encas anti-stress : le chocolat noir, riche en cacao et donc en magnésium. Mais attention : plus le chocolat est sucré, moins il est intéressant sur le plan nutritionnel.

Apport quotidien recommandé

Les besoins en magnésium ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Ils varient selon l’âge, le sexe, le niveau de stress, les dépenses physiques et certaines situations de vie comme la grossesse ou l’allaitement.

Variations selon l’âge et le sexe

Pour les femmes, l’apport recommandé tourne autour de 360 à 400 mg par jour. Pour les hommes, on vise plutôt 420 à 500 mg. Ces valeurs montent légèrement pendant la grossesse ou l’allaitement, car les besoins du bébé s’ajoutent à ceux de la mère. Les adolescents, en pleine croissance, ont aussi des besoins accrus. Et chez les personnes âgées, l’absorption intestinale diminue, d’où l’intérêt de surveiller les apports.

Symptômes d’une carence en magnésium

Les signes d’un déficit ne crient pas forcément famine, ils murmurent. On parle de crampes, de fatigue persistante, de troubles du sommeil, de palpitations, d’angoisses inexpliquées, d’irritabilité ou de maux de tête fréquents. Souvent, ces symptômes sont banalisés ou mis sur le compte du quotidien. Pourtant, ils peuvent traduire une véritable carence en magnésium, surtout si le stress est chronique.

Compléments alimentaires de magnésium

Quand l’alimentation ne suffit plus — ou que les pertes sont trop importantes — les compléments alimentaires prennent le relais. Encore faut-il choisir la bonne forme, au bon moment, pour les bonnes raisons.

Différentes formes de magnésium disponibles

Sur le marché, toutes les formes ne se valent pas. Le bisglycinate de magnésium comme celui proposé par Greenwhey, ou magnésium chélaté, est l’un des plus biodisponibles : il est bien toléré, même par les intestins sensibles, et particulièrement recommandé en cas d’anxiété. Le citrate de magnésium, lui, combine bonne assimilation et action douce sur le transit. Le magnésium marin, extrait de l’eau de mer, séduit par sa naturalité, mais peut être un peu plus laxatif chez les sujets sensibles. À éviter en revanche pour les troubles digestifs : le chlorure de magnésium, souvent mal supporté. Quant à l’oxyde de magnésium, c’est le plus économique, mais aussi l’un des moins bien absorbés.

Comment choisir un complément adapté

Le choix dépend du profil de chacun. Un sportif en phase de récupération n’aura pas les mêmes besoins qu’une personne en stress chronique. Une femme enceinte, une personne âgée, un adolescent en pleine croissance : autant de situations particulières qui appellent une supplémentation adaptée. Pour faire simple : privilégier les formes bien tolérées (bisglycinate, citrate) et commencer par de faibles doses (100 à 200 mg/jour), en augmentant progressivement si besoin. Toujours en tenant compte des apports alimentaires. Et surtout, ne pas cumuler plusieurs sources sans surveillance, au risque de dépasser les 350 mg/jour en complément, la limite fixée pour éviter les effets indésirables.

Magnésium citrate

Le citrate de magnésium est un classique, souvent recommandé pour sa double action : il reminéralise et régule le transit. Il est apprécié pour sa bonne assimilation, même s’il est un peu plus laxatif que le bisglycinate.

Effets sur l’anxiété

Le citrate ne possède pas l’effet “cocon” du bisglycinate, mais il reste intéressant pour soulager les manifestations physiques du stress : tensions musculaires, fatigue, troubles du sommeil. Combiné à une bonne hygiène de vie, il peut améliorer la gestion du stress quotidien, en apportant un soutien physiologique léger mais efficace.

Autres formes de magnésium

Parce que le marché en propose des dizaines, il est important de savoir lire entre les lignes. Certaines formes sont à réserver à des usages spécifiques, ou à prendre avec précaution.

Magnésium oxydé

C’est la forme la plus ancienne… et la moins bien absorbée. Le magnésium oxydé est très bon marché, ce qui explique sa présence dans de nombreux compléments d’entrée de gamme. Son biodisponibilité est faible, et il est souvent responsable d’effets secondaires digestifs (ballonnements, diarrhées). Il peut néanmoins convenir à de faibles doses en prévention d’un déficit léger, mais n’est pas recommandé pour soutenir un système nerveux mis à rude épreuve.

Magnésium marin

Extrait de l’eau de mer, le magnésium marin bénéficie d’une image “naturelle” qui séduit. Il contient aussi d’autres minéraux marins en faible quantité. Son assimilation est correcte, mais il peut provoquer des troubles intestinaux chez les plus sensibles. Son principal atout réside dans sa complémentarité : il soutient l’organisme dans son ensemble, et peut être intéressant en cure ponctuelle, en période de fatigue ou de changement de saison. Mais en cas d’anxiété installée, on privilégiera des formes plus ciblées comme le bisglycinate.

Conseils pratiques pour intégrer le magnésium

Pas besoin d’un régime draconien : quelques ajustements bien ciblés suffisent.

  • Mettez des oléagineux dans vos encas (amandes, noix, graines de courge).
  • Remplacez les produits raffinés par des céréales complètes.
  • Ajoutez des légumineuses à vos plats (pois chiches, haricots rouges).
  • Préférez un chocolat noir riche en cacao plutôt qu’un snack sucré.
  • Et si le rythme de vie l’exige, optez pour une cure courte de magnésium, en privilégiant les formes bisglycinate ou citrate, bien tolérées et efficaces.

Ne se substitue pas à une alimentation variée et équilibrée et à un mode de vie sain.

Source : 

  • Boyle, N. B., Lawton, C. L., & Dye, L. (2017). The effects of magnesium supplementation on subjective anxiety and stress: A systematic review.
  • Tarleton, E. K., Littenberg, B., MacLean, C. D., Kennedy, A. G., & Daley, C. (2017). Role of magnesium supplementation in the treatment of depression: A randomized clinical trial.
  • Afsharfar, M., Shahraki, M., Shakiba, M., Asbaghi, O., & Dashipour, A. (2023). The effects of magnesium supplementation on depression: A systematic review and meta-analysis of randomized clinical trials.
  • Sartori, S. B., Whittle, N., Hetzenauer, A., & Singewald, N. (2012). Magnesium deficiency induces anxiety and HPA axis dysregulation: Modulation by therapeutic drug treatment.
  • Holton, K. F., & Kirkland, A. E. (2018). The role of magnesium in neurological disorders.
  • Chandra, S. (2022). Best forms of magnesium for anxiety and depression.