Les thérapies cognitivo-comportementales, un atout face à l’anxiété

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Rédigé par Estelle B. et publié le 20 avril 2020

Dans la prise en charge des troubles anxieux, qui toucheraient plus de 20 % de la population française, les thérapies cognitivo-comportementales pourraient avoir un effet durable, selon une récente revue de littérature, publiée dans la revue scientifique JAMA Psychiatry.

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Troubles anxieux et thérapies cognitivo-comportementales

Plusieurs études scientifiques ont montré un bénéfice à court terme, faible à modéré, des thérapies cognitivo-comportementales face aux troubles anxieux. En revanche, peu d’études se sont intéressées à l’effet à long terme de ces thérapies, alors que les patients présentent souvent des troubles anxieux chroniques.

À savoir ! Les thérapies cognitivo-comportementales se focalisent sur les interactions entre les pensées, les émotions et les comportements de personnes atteintes de troubles psychiatriques. Elles se concentrent avant tout sur les problèmes actuels rencontrés par le patient, tout en prenant en compte leurs causes profondes.

Pour combler ce manque, des chercheurs néerlandais ont effectué une revue systématique de littérature et une méta-analyse des connaissances actuelles sur l’effet des thérapies cognitivo-comportementales sur les troubles anxieux. Les troubles anxieux pris en compte regroupaient :

Les chercheurs ont pris en compte 69 essais randomisés contrôlés, regroupant au total 4 118 patients suivis sur une période minimale d’un mois.

Un effet bénéfique au-delà d’une année après la thérapie

L’analyse de l’ensemble des données a mis en évidence que les thérapies cognitivo-comportementales exerçaient un effet bénéfique sur les patients entre 1 et 12 mois après le traitement. Cet effet était modeste pour :

  • Les troubles anxieux généralisés ;
  • Les troubles paniques avec ou sans agoraphobie.

L’effet était moyen pour l’anxiété sociale, mais important pour :

  • Les phobies spécifiques ;
  • Les troubles liés au stress post-traumatique ;
  • Les TOC.

Après une année, les thérapies cognitivo-comportementales étaient toujours associées à un bénéfice clinique faible pour les troubles anxieux généralisés, moyen pour l’anxiété sociale et important pour le stress post-traumatique. En revanche, l’effet n’était plus significatif pour les troubles paniques.

Un manque de données pour évaluer le risque de rechute

L’effet à long terme des thérapies cognitivo-comportementales n’a pas pu être évalué pour certains troubles anxieux, faute de données suffisantes de suivi. De même, seulement 6 essais de faible envergure ont évalué le risque de rechute après une thérapie cognitivo-comportementale efficace. Les taux de rechute observés, pour les troubles paniques ou les TOC étaient faibles entre 3 et 12 mois, les données étant inexistantes au-delà d’un an.

Cette revue de littérature révèle que les thérapies cognitivo-comportementales sont capables d’agir efficacement sur différents troubles anxieux jusqu’à un an après la fin de la thérapie. L’ampleur de l’effet varie selon la nature des troubles anxieux. En revanche, des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer l’impact de ces thérapies sur le risque de rechute à moyen – long terme, en fonction des troubles anxieux.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Long-term Outcomes of Cognitive Behavioral Therapy for Anxiety-Related Disorders: A Systematic Review and Meta-analysis. NCBI. Consulté le 1er avril.